Réalisatrice et scénariste française, Lucile Hadzihalilovic fait ses premières armes derrière la caméra avec le court-métrage La Première mort de Nono, film de fin d'études qui marque le début d'une carrière singulière et inclassable. Proche collaboratrice de Gaspar Noé, elle fonde avec celui-ci Les Cinémas de la zone et assure le production et le montage de Carne (1991) et Seul contre tous (1998). En 1996, Lucile Hadzihalilovic réalise le moyen-métrage La Bouche de Jean-Pierre (sélectionné dans le cadre d'Un Certain regard à Cannes et lauréat du Prix Très Spécial), fable cauchemardesque en CinémaScope sublime d'agressivité et de malaise, scrutant avec un sens du détail redoutable les pires travers d'une France dévorée par ses démons. En 2005 sonne l'heure du premier long-métrage avec Innocence, adaptation de la nouvelle Mine-Haha, ou l'éducation corporelle des jeunes filles tournée dans un Scope majestueux captant au plus près des corps les sensations les plus intenses de l'enfance. De Georges Franju à Dario Argento, en passant par Peter Weir et Charles Laughton, Innocence brasse avec une maîtrise et une justesse rares des influences plastiques et thématiques qui nourrissent une sensibilité pudique et précieuse, rassurante et unique. Le film a reçu plusieurs prix parmi lesquels de nouveau le Prix Très Spécial. Elle a écrit un conte de science-fiction et d’horreur actuellement en financement, et doit tourner au printemps prochain Tropique, un film situé aux Antilles où se mêlent réel et imaginaire.