Au milieu des années 1990, le cinéma de genre français a abdiqué face à l’hégémonie galopante de la comédie familiale, eldorado privilégié des financeurs télévisuels ayant pris l’ascendant sur l’industrie. Dans l’ombre, une nouvelle génération de réalisateurs biberonnée à Starfix et Mad Movies ronge son frein, se fait la main sur des courts-métrages frondeurs.
L’envie de confronter le 7e art hexagonal au bon souvenir de son passif grand-guignol se fait turgescente. En pure violence, cette nouvelle vague submerge les précédentes.
Les termes Category III, eroguro, heroic bloodshed, Guinea pigs n’ont plus aucun secret pour vous, vous vous matez un Men Behind The Sun différent chaque matin au petit déj’, vous pensez avoir tout vécu et gravi tous les sommets transgressifs du 7e art asiatique.
Mais avez-vous déjà vu l’un de ces joyaux raffinés de l’extrême à sa véritable place, sur un grand écran digne de ce nom, au beau milieu de vos pairs cinéphiles taquins ? Si tel n’est pas le cas, ruez-vous à cette soirée d’ores et déjà mémorable, au double programme de feu.
Les habitués du PIFFF font indéniablement partie des spectateurs au cuir le plus tanné, des visionneurs aguerris dont les ménestrels post-apocalyptiques chanteront les mérites pour les siècles à venir. Une partie non négligeable de leur endurance transhumaine leur vient de la pratique de la nuit blanche, institution du festival s’il en est, dont nous vous proposons cette année une quintessence méta.
Trois longs-métrages cultes, tournant autour du cinéma comme un aigle mutant autour de sa proie radioactive, riant à s’en éclater le larynx.